Le risque d’hospitalisation pour troubles psychotiques suite à une hospitalisation pour COVID
Psychiatrie Moléculaire (2023)Citer cet article
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La COVID-19, comme d’autres maladies infectieuses, peut constituer un facteur de risque de troubles psychotiques. Notre objectif était de comparer les proportions d'hospitalisations pour troubles psychotiques dans les 12 mois suivant la sortie de l'hôpital, soit pour COVID-19, soit pour une autre raison dans la population générale adulte en France lors de la première vague de la pandémie. Nous avons mené une étude rétrospective longitudinale à l’échelle nationale en utilisant la base de données administrative nationale française de santé. Les troubles psychotiques ont d’abord été étudiés dans leur ensemble, puis les troubles chroniques et aigus séparément. Le rôle de plusieurs facteurs d'ajustement, notamment les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents de troubles psychotiques, la durée de l'hospitalisation initiale et le niveau de soins reçus au cours de cette hospitalisation, ont également été analysés. Entre le 1er janvier 2020 et le 30 juin 2020, un total de 14 622 patients ont été hospitalisés pour troubles psychotiques dans les 12 mois suivant leur sortie de l’hôpital, soit pour le COVID-19, soit pour une autre raison. L’hospitalisation initiale pour COVID-19 (vs une autre raison) était associée à un taux plus faible d’hospitalisations ultérieures pour troubles psychotiques (0,31 % contre 0,51 %, rapport de cotes (RC) = 0,60, intervalle de confiance (IC) à 95 % [0,53- 0,67]). Cela était vrai pour les troubles chroniques et aigus, même après ajustement pour les différentes variables de l'étude. Il est important de noter que les antécédents de troubles psychotiques étaient un déterminant majeur de l'hospitalisation pour troubles psychotiques (OR ajusté = 126,56, IC à 95 % [121,85-131,46]). Nos résultats suggèrent que, par rapport aux personnes initialement hospitalisées pour une autre raison, les personnes initialement hospitalisées pour COVID-19 présentent un risque plus faible d'hospitalisation pour les premiers épisodes de symptômes/troubles psychotiques ou pour une rechute psychotique dans les 12 mois suivant leur sortie. Cette découverte contredit l’hypothèse selon laquelle il existe un risque plus élevé de troubles psychotiques après un COVID-19 grave.
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